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« Enclos boisé d’une certaine étendue, destiné à la promenade et aux loisirs. Pendant longtemps, les habitants des villes d’Europe ne ressentirent pas la nécessité de grands espaces libres ou plantés pour la détente ou le jeu. Les agglomérations étaient de taille relativement modeste, et l’espace intramuros comportait nombre de jardins à caractère utilitaire (potagers, vergers, plantes médicinales et florales) ou d’agrément (parcs promenade de châteaux ou de propriétés de familles aisées).


C’est en Italie que furent réalisés les premiers parcs d’agrément. On y distingua très vite différents « parcs-jardins » : jardins de parade avec terrasses architecturées ; jardins iconographiques peuplés de sculptures et de statues à l’antique, accompagnés d’arbres et d’arbustes taillées ; jardins scénographiques avec effets de perspectives, jeux ou miroirs d’eau, cascades, point de vue sur la campagne environnantes.

 

Le charme, la variété et l’ingéniosité de ces réalisations eurent un très grand retentissement en Europe et particulièrement en France. Très vite ce caractère de « complémenté ou de prolongement de la résidence s’estompa. Le « parc-jardin » devint l’écrin Vaux-le-Vicomte (1658), Saint-Cloud (1660), Versailles (1661) attestent de ces inversions de rôle.
Aux jardins de « l’intelligence classique » succèdent les jardins romantiques, ceux de la sensibilité et du pittoresque, d’abord en Angleterre avec l’apport des plantes exotiques et l’influence des jardins chinois, témoignages des explorations asiatiques de l’époque. Ces réalisations, généralement rurales, du début du XVIIIe siècle donnèrent rapidement naissance à un mouvement (landscape movement) qui conduisit, dès 1750, aux premiers parcs urbains ouverts au public à Bath. Ces parcs attenants à des ensembles résidentiels, prirent le nom des figures géométriques définissant leurs contours. En France, l’anglomanie, le retour à la nature prôné par J.-J. Rousseau et par les peintres romantiques de paysages et de ruines, entraînèrent des réalisations de style anglo-chinois.

 

Malgré ces premiers parcs résidentiels, one peut dire que l’acte de naissance des parcs urbains, tels que nous les connaissons, date de l’époque Victorienne. La création de paysages à dominante naturelle, dans la ville, pour l’agrément des citadins, fut en effet une idée anglaise datant de la première moitié du XIXe siècle, née comme contrecoup au développement urbain, lui-même lié à la révolution industrielle. Des raisons à la fois « hygiénistes » et « romantiques » constituèrent les fondements idéologiques de ces réalisations. La fonction d’utilité publique des grands jardins ou parcs devint, à cette époque,  dominantes. La transformation et l’adaptation d’anciens parcs privés, la création, sous l’influence de J. Paxton, de nouveaux parcs « ouverts à tous » se généralisèrent (Regent’s Park, etc.).
À peu près à la même époque débutèrent en France, à Paris, sous la direction de Charles-Adolphe Alphand, mandaté par le Baron Haussmann, des travaux visant à constituer un ensemble de pars, squares, bois et voies plantées. D’inspiration, à l’origine, britannique, ces espaces devaient beaucoup au séjour de Napoléon III en Grande-Bretagne (parc Monceau, Buttes—Chaumont). Dans le même temps, aux États-Unis, s’amorça un mouvement quo donnera naissance à l’organisation actuelle des espaces ouverts, de détente ou de récréations, ou l’influence du paysagiste Frederik Law OLMSTED (Central Park à New-York commencée en 1858).

 

Peu après apparut l’idée du « système de parcs » ; dès 1882, à Boston, grâce à F.L. OLMSTED et Ch. Elliot, et un peu plus tard à Chicago. Dans cette cité, les espaces verts s’étendent vers l’extérieur à partir du centre de la ville, en suivant le bord des rivières et des lacs, pour s’épanouir dans les lieux les plus pittorestes : grands parcs, jardins publics, zone de jeux ou de sports, etc.
En France, on  prôna des « systèmes d’espaces de loisirs ». Le premier, Eugène HÉNARD proposa à Paris, dès 1903, un système de parcs et de jardins fondé sur une théorie de l’accessibilité. Des parcs périphériques nouveaux étaient prévus à l’emplacement des fortifications désaffectées : d’autres parcs devaient « décongestionner » les différents quartiers de Paris. […] »

 

Cependant, un parc urbain ne peut raisonnablement inclure tout l’espace non construit d’une agglomération, tout comme, inversement, il ne peut être limité au terrain nécessaire à la pratique d’un seul type d’activité de loisir. On distingue parmi les parcs urbains, selon leur dimension, elle-même liée à leur aire d’influence :

  - Les parcs de voisinage, dans un rayon de 5min de marche (quelques hectares) ;

  - Les parcs de quartier (10 ha environ)

  - Les parcs centraux dans un rayon de 15min de marche (quelques dizaines d’hectares)

  - Les parcs péri-urbains nécessitant l’emploi d’un moyen de transports (plusieurs centaines d’hectares).
 

Les parcs de quartier d’organisent très souvent autour d’un plan d’eau central ou d’un massif boisé préexistant. Composés en majorité d’espaces créés, ils offrent un lieu de repos, de détente et de pratique d’activités récréatives. […] On peut également trouver diverses installations de loisir, telles que des théâtres de verdure, des jardins botaniques, bassin pour modèles réduits.
 

Les parcs centraux sont généralement de grands espaces, à caractère végétal très marqué, où les installations spécifiques mobilisent moins de la moitié du terrain d’assiette. Dans ces parcs, peut trouver des équipements « lourds » tels que : centre équestre, jardins d’aventure, jardin zoologiques…
Les parcs spécialisés ont été pour la plupart conçus à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Il s’agit, en particulier, des parcs botaniques et des jardins et parcs zoologiques. Leur fonction est scientifique, éducative et de loisir. Aux anciens jardins urbains, où sont rassemblées les espaces végétales ou animales en enclos bien aménagées mais exigus, se sont ajoutés récemment des parcs implantés en milieu péri-urbain. Dans les parcs d’attractions, la fonction de loisirs l’emporte sur le cadre naturel. Ils peuvent prendre, par leur thèmes, un rôle vitrine d’une culture : l’exemple le plus caractéristique – et très controversé – est celui du parc EurodisneyLand à l’extrémité Est de Marne-la-Vallée (1992). Le dernier en date des parcs français, celui de La Villette, sert de cadre à divers grands équipements dont la Cité des Science et des techniques. »

 

MERLIN, CHOAY, Dictionnaire de l?urbanisme et de l'aménagement, PUF, 1998

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